Issue |
Mov Sport Sci/Sci Mot
Number 119, 2023
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Page(s) | 61 - 73 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/sm/2022029 | |
Published online | 03 March 2023 |
Article
Mise en œuvre d’un programme d’activité physique adaptée chez les patients atteints de cancer : amélioration de leur qualité de vie, de leur fatigue et de leur capacité physique
Implementation of an adapted physical activity program for cancer patients: improvement of their quality of life, fatigue and physical capacity
1
Fondation ILDYS, Rue Alain Colas, 29218 Brest Cedex 2, France
2
Lille Catholic hospitals, Biostatistics Department – Delegations for Clinical Research and Innovation, Lille Catholic University, Lille, France
* Auteur de correspondance : marion.buyse@ildys.org
Reçu :
31
Mars
2022
Accepté :
10
Novembre
2022
Introduction : Les bénéfices de l’activité physique dans la prise en charge globale en cancérologie sont maintenant reconnus. Malheureusement, l’offre de soin reste encore trop limitée et peu standardisée. Objectif : Cette étude vise à évaluer le programme d’activité physique adaptée (APA) développé au sein de notre institut en comparant les niveaux de qualité de vie, de fatigue, d’activité physique et de sédentarité ainsi que des capacités physiques à l’entrée et à la sortie du séjour de réadaptation. Méthode : Étude rétrospective sur les patients (n = 72) ayant suivi le programme d’APA entre août 2019 et avril 2021. La fatigue ressentie était déterminée par l’échelle FSS (Fatigue Severity Scale), la qualité de vie par le questionnaire MOS-SF36 (santé physique et mentale), et les capacités physiques par le TM6 (test de marche des 6 minutes). L’analyse statistique de l’évolution des paramètres étudiés a été réalisée par un test de Student apparié en cas de normalité des données ou par un test de Wilcoxon dans le cas contraire. Résultats : À la suite des 24 demi-journées du programme de réadaptation, on observait une diminution significative de la fatigue ressentie (4,3 ± 1,6 vs. 3,3 ± 1,4 ; p < 0,0001***), une amélioration de la qualité de vie évaluée par le questionnaire MOS-SF36 (score physique, mentale et santé perçue) ainsi que des capacités physiques (432 ± 115,3 vs. 490,8 ± 100,5 m ; p < 0,0001***) des patients. Conclusion : Cette expérience pilote permet de valider les bénéfices globaux de notre programme d’APA chez les patients atteints de différent type de tumeur maligne.
Abstract
Introduction: The benefits of physical activity in cancer management are now well recognized. Unfortunately, the range of care is still too limited and not very standardized. Objective: This study aims to evaluate the adapted physical activity (APA) program developed within our institute by comparing the levels of quality of life, fatigue, physical activity and sedentary lifestyle as well as physical abilities at the admission and the discharge of the rehabilitation stay. Methods: Retrospective study on patients (n = 72) who followed the physical rehabilitation program between August 2019 and April 2021. Cancer associated fatigue was determined by the FSS scale (Fatigue Severity Scale), the quality of life by the MOS-SF36 questionnaire (physical and mental health), and physical abilities by the TM6 (6-minute walk test). The statistical analysis of the evolution of the parameters studied was carried out by a paired Student test in the event of normality of the data or by a Wilcoxon test in the opposite case. Results: Following the 24 half-days of the rehabilitation program, there was a significant decrease in their perceived fatigue (4.3 ± 1.6 vs. 3.3 ± 1.4 ; p < 0.0001***), an improvement in their quality of life assessed by the MOS-SF36 questionnaire (physical, mental and health score) as well as the physical abilities (432 ± 115.3 vs. 490.8 ± 100.5 m ; p < 0.0001***). Conclusion: This pilot experiment validated the global benefits of this APA program in patients with cancer of all types.
Mots clés : cancer / fatigue / qualité de vie / activité physique adaptée
Key words: cancer / cancer-associated fatigue / quality of life / physical medicine and rehabilitation
© ACAPS, 2023
1 Introduction
Les bénéfices de l’activité physique (AP) sont aujourd’hui reconnus en prévention primaire avec une diminution du risque des cancers du côlon, du sein, de l’endomètre et de la prostate dans la population générale (World Health Organization, 2010). Ainsi, l’OMS recommande au moins 30 min d’activité physique modérée cinq jours par semaine pour réduire d’environ 25 % le risque de développer un cancer du sein et du côlon (World Health Organization, 2010 ; Rock et al., 2020 ; Wolin, Yan, Colditz, & Lee, 2009). Parallèlement, de plus en plus d’études montrent un intérêt en prévention secondaire et tertiaire, c’est-à-dire chez les personnes malades ou en rémission (Rock et al., 2020 ; Strasser, Steindorf, Wiskemann, & Ulrich, 2013). Récemment, la méta-analyse de Friedenreich portant sur 136 études a montré que les niveaux les plus élevés d’AP (totale ou récréative) avant ou après le diagnostic étaient associés à une amélioration de la survie par rapport aux niveaux les plus bas, pour tous les cancers combinés ainsi que pour 11 sites de cancer spécifiques (Friedenreich, Stone, Cheung, & Hayes, 2020). Cependant, on estime que 48 à 74 % des patients atteints de cancer ne suivent pas les recommandations de pratique d’AP (Blanchard, Courneya, Stein, & American Cancer Society’s SCS-II, 2008 ; Coups & Ostroff, 2005). En France, les enquêtes VICAN2 (Enquête VINCA 2, 2014) et VICAN5 (Enquête VINCA 5, 2018) réalisées en 2012 et 2015 auprès de plus de 4000 personnes témoignent que la majorité des patients réduisent leur AP après un diagnostic de cancer. Parmi les patients pratiquant au moins une activité physique régulière (domestique ou professionnelle), les deux tiers l’ont modifiée à 2 ans du diagnostic de cancer, le plus souvent dans le sens d’une réduction : une personne sur trois a réduit son niveau d’activité physique, une sur dix l’a arrêtée totalement, tandis qu’une sur dix l’a augmentée. On note que cinq ans après le diagnostic de cancer, 53 % des patients ont réduit ou renoncé à leur activité physique, 48 % des hommes et 52 % des femmes déclarent des limitations dans leurs activités physiques du quotidien (marcher, rester debout de façon prolongée etc.) (Ninot, Flori, Huteau, Stoebner-Delbarre, & Senesse, 2020). Parallèlement, il a été démontré que la pratique d’une AP pendant ou après le traitement du cancer (pré- ou post-traitement) permet la réduction d’environ 30 % du niveau de fatigue (comparativement à l’absence d’AP) quel que soit le stade du cancer (localisé ou métastatique) (Mishra et al., 2012b ; Mustian et al., 2017 ; Oberoi et al., 2018). Or, la fatigue est le symptôme le plus fréquemment rencontré au cours des pathologies cancéreuses (Henry et al., 2008 ; Holley, 2000). La fatigue liée au cancer est définie par une sensation pénible persistante et subjective de fatigue ou d’épuisement physique émotionnel ou cognitif lié au cancer ou au traitement du cancer qui n’est pas proportionnelle à l’activité récente et nuit aux activités quotidiennes (Berger et al., 2015). Son étiologie est multifactorielle : elle peut être provoquée par le cancer lui-même, les traitements du cancer (chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie), les comorbidités ou l’état psychologique du patient (Bower, 2014). L’amaigrissement observé dans certains types de cancer induit une amyotrophie marquée (Baracos, Martin, Korc, Guttridge, & Fearon, 2018) à laquelle s’ajoute l’altération de l’endurance musculaire conséquence d’une modification fonctionnelle des myofilaments et une diminution de la densité mitochondriale (Toth et al., 2013) le tout conduisant à une faiblesse musculaire. Le déconditionnement physique, avec l’altération de l’aptitude cardiorespiratoire et la faiblesse musculaire, contribue également à la survenue de la fatigue liée au cancer (Koelwyn, Jones, & Moslehi, 2014 ; Neil, Klika, Garland, McKenzie, & Campbell, 2013). En effet, on observe une altération des capacités cardiorespiratoires déterminées par la diminution de la consommation maximale d’oxygène (VO2max) chez les patients souffrant de cancer par rapport à des sujets sains de même âge (Jones et al., 2012 ; Koelwyn et al., 2014). L’entraînement physique supervisé améliore la VO2max comme rapporté pour le cancer du sein, de la prostate, du colon dans la méta-analyse de Jones et al. (2011). L’AP permet également une amélioration de la qualité de vie. Les conclusions de deux revues Cochrane publiées par Mishra, l’une étudiant l’impact de l’AP pendant et l’autre après les traitements de cancer, suggèrent que la prescription d’un programme d’AP modérée à intense améliore significativement la qualité de vie globale des patients atteints de différents types de cancer (sein, prostate, gynécologiques, hématologiques) (Mishra et al., 2012a, 2012b). L’état psychologique et émotionnel des patients semblent également être améliorés par la pratique d’AP. Les méta-analyses disponibles mettent en évidence un impact positif (mais faible) de la pratique régulière d’AP pendant et après le traitement d’un cancer sur les symptômes dépressifs (en particulier dans le cancer du sein, type de cancer le plus étudié) (Duijts, Faber, Oldenburg, van Beurden, & Aaronson, 2011 ; Speck, Courneya, Mâsse, Duval, & Schmitz, 2010). Ces mêmes études sont moins univoques sur l’intérêt de l’AP pour réduire les troubles anxieux. Ainsi, face aux effets bénéfices de l’AP, la loi du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé prévoit, dans son article 144, la prescription, par le médecin traitant, d’une activité physique adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient. Cette pratique s’inscrit dans le parcours de soins des patients atteints d’une affection de longue durée et notamment le cancer. Cependant, l’offre de soin est encore trop pauvre et les programmes disponibles dans les structures trop rarement évaluées. Dans ce cadre, nous rapportons notre expérience pilote (évaluation avant-après) du programme d’activité physique dans la prise en charge de patient atteint de cancer, tout type confondu, lors d’un séjour en hospitalisation à temps partiel (HTP cancérologie). Notre objectif principal était d’évaluer si notre programme permettait d’améliorer à la fois les capacités physiques, la fatigue ressentie ainsi que la qualité de vie des patients. Dans un second temps nous avons cherché si nous pouvions extraire des éléments contributifs à cette évolution.
2 Matériel et méthode
2.1 Population
Entre août 2019 et avril 2021, sur 20 mois, 72 patients ont suivi le programme de réentraînement à l’activité physique à la Fondation ILDYS à Brest (HTP polyvalent) dans son intégralité. Les patients avaient été pris en charge initialement en cancérologie au CHU de Brest ou à la clinique Pasteur de Brest et adressés par ces services. Ils s’agissaient de patients adultes ayant un index de Karnofsky > 80 %, sachant lire, atteints de cancer tout type confondu.
2.2 Description du programme
Le programme d’activité physique adaptée dans le service d’hospitalisation à temps partiel était composé de 24 demi-journées selon un rythme de 2 ou 3 venues par semaine soit sur 8 à 12 semaines consécutives. Au cours de ces demi-journées, les séances d’activité physique adaptée, de kinésithérapie et d’atelier éducatif étaient réalisées soit en groupe restreint de 6 à 8 personnes soit en passation individuelle. Quelle que soit la forme, « collectif » ou « individuel », le programme était personnalisé en adéquation avec les évaluations médicale (historique médical, handicap, contre-indication) et paramédicale effectuées lors de l’admission de chaque patient et le désir du patient.
L’intensité de l’activité physique et de la dépense énergétique lors de ces séances étaient estimées et exprimées en MET (Metabolic Equivalent of Task ou équivalent métabolique) qui définit le rapport de l’activité sur la demande du métabolisme de base d’après le répertoire des activités physiques (Ainsworth et al., 2000, 2011).
Brièvement, ces demi-journées étaient composées :
de séances de réentraînement à l’effort sur ergomètre (vélo, rameur, elliptique) : les séances débutaient par un échauffement articulaire, puis étaient composées d’une phase d’échauffement cardio-vasculaire de 10 à 15 minutes, et d’une activité à intensité modérée à élevée de 20 à 25 minutes suivie d’une phase de récupération de 5 à 10 minutes. La perception de l’effort évaluée par le patient devait se situer entre 4 et 7 selon l’échelle de Borg, c’est-à-dire que dans l’ensemble de l’activité, le patient devait se maintenir à une intensité modérée à élevée (≈ 6 METs ; 12 séances sur le séjour) ;
de séances de renforcement musculaire sur machines de musculation : après avoir évalué de manière théorique la force maximale du patient (via un protocole de test sous maximal, intégré au logiciel « HUR Smart Touch® » ; sur les machines : pulley, chest press, leg press, pull down, dip), nous proposions un programme de 10 séries de 10 répétitions sur un même groupe musculaire à 50 % de la charge maximale en travail concentrique. Le programme pouvait évoluer selon le ressenti du patient (en résistance, en nombre de série). Ce travail était complété par des exercices de renforcement musculaire sans équipement ou avec du petit matériel, donc facile à reproduire à domicile (élastiques, haltères, swissball, ballons…) (45 minutes à 1 h, ≈ 4 METs, 14 séances sur le séjour) ;
de séances de stretching/mobilité à faible charge (≈ 3 METs, 2 séances sur le séjour) : ces séances avaient pour objectif de permettre la réappropriation de son corps en mobilisant chaque partie dans toutes ses amplitudes. Ces séances duraient entre 45 minutes et 1 h.
Ces séances s’accompagnaient d’un travail de relaxation (exercices respiratoires, hypnose…).
Le plaisir restant un fondamental dans la pratique d’activité physique, des activités ludiques étaient donc également proposées : 1) de la marche nordique (≈ 5 METs, 3 séances sur le séjour). Les marches pouvaient durer entre 1 h et 2 h 30 pour se rapprocher d’une pratique type « randonnée » ; 2) de la marche aquatique (≈ 5 METs, 1 séance sur le séjour), activité qui combinait endurance et renforcement musculaire. La durée de la séance était de 45 minutes à 1 h ; 3) du badminton et du tennis de table (≈ 4 METs, 2 séances sur le séjour), qui sont des activités ludiques et d’endurance (Zagatto, Kondric, Knechtle, Nikolaidis, & Sperlich, 2018). Ainsi, l’activité physique en séjour de réadaptation était en moyenne de 20 à 30 MET.h/sem. Un planning type est proposé en Annexe A pour illustrer l’organisation du programme. À ces séances de réadaptation physique étaient associées deux ateliers diététiques collectifs animés par un/une diététicien/ne. Le premier atelier abordait la manière d’équilibrer ses repas et le second permettait aux patients de mieux choisir les aliments en comparant les emballages des denrées alimentaires. Des ateliers d’éducation en activité physique étaient également proposés sur les thèmes suivants : bienfaits et recommandations d’une activité physique adaptée, gestion de la fatigue au quotidien, maintien d’une activité physique au long court et image de soi. À l’origine, ces ateliers éducatifs étaient proposés aux patients ainsi qu’à leur entourage. Les patients pouvaient ainsi s’approprier et mettre en œuvre avec le soutien de leur entourage les recommandations proposées à la sortie de la prise en charge en HTP. Néanmoins compte tenu du contexte sanitaire lié à la Covid, l’implication des proches n’a pu être maintenue dans le temps et seuls les patients assistés aux ateliers. Des séances individuelles personnalisées avec les kinésithérapeutes venaient compléter la prise en charge par les enseignants en activité physique, les thèmes et exercices spécifiques pouvaient être abordés en fonction des besoins : prévention du lymphœdème, auto-rééducation posturale en postopératoire, équilibre, travail de cicatrice, amplitude articulaire, renforcement musculaire ciblée, massage, apprentissage auto-exercice et travail de respiration.
2.3 Évaluations
La qualité de vie, la fatigue, le niveau d’activité physique et de sédentarité ainsi que les capacités physiques étaient évalués à l’entrée et à la sortie du séjour de réadaptation à l’activité physique.
La qualité de vie a été évaluée selon le questionnaire MOS-SF36 standardisé, multidimensionnel, générique et validé en français. Ses 36 items évaluent 8 dimensions de la santé (activités physiques, activités sociales, résistance morale, physique et émotionnelle pour accomplir les tâches quotidiennes, douleur physique, santé mentale générale, vitalité, perception de l’état de santé en général). Un score moyen « physique » et un « psychologique » peuvent être calculés selon un algorithme établi (https://www.orthotoolkit.com/sf-36/) (Leplege et al., 2001 ; Ware & Sherbourne, 1992).
La fatigue a été évaluée selon l’échelle FSS (Fatigue Severity Scale) (Krupp, LaRocca, Muir-Nash, & Steinberg, 1989). Elle est composée de 9 items avec réponse au format Likert de 1 (pas du tout d’accord) à 7 (tout à fait d’accord). Les 9 scores sont additionnés et divisés par 7 pour obtenir un score moyen. Plus le score est haut, plus la fatigue est importante.
Le niveau d’activité physique et de sédentarité a été scoré suivant l’auto-questionnaire de Ricci et Gagnon (Laureyn & Sené, 2011).
Le test de marche de 6 minutes a permis d’évaluer les capacités physiques des patients (Guyatt et al., 1985). Les paramètres de départ (dyspnée, saturation, fréquence cardiaque et fatigue) étaient relevés après que le patient soit resté assis pendant 10 minutes. Les instructions et les encouragements sont réalisés selon les recommandations de l’American Thoracic Society. La saturation est prise en continue et enregistrée ainsi que la fréquence cardiaque. La dyspnée et la fatigue sont évaluées à la fin du test.
2.4 Analyses statistiques
Une analyse descriptive des différentes variables a tout d’abord été faite. Pour les variables qualitatives, l’effectif et la fréquence de chaque modalité ont été calculés. Pour les variables numériques, la moyenne et l’écart-type ont été calculés en cas de normalité des données, en cas d’absence de normalité la médiane et l’intervalle interquartile ont été calculés.
L’évolution entre V0 et V1 pour les différents critères était ensuite étudiée. En cas de normalité des données, la moyenne et l’écart-type ont été calculés, et l’évolution testée par un test de Student apparié. En cas d’absence de normalité, la médiane et l’intervalle interquartile ont été calculés, et l’évolution testée par un test de Wilcoxon apparié. L’intervalle de confiance à 95 % autour de la médiane de l’évolution était calculé. Le g de Hedges, qui mesure la taille de l’effet, est calculé avec son intervalle de confiance à 95 %.
Les différents facteurs qualitatifs (âge, sexe, présence ou non-métastase, HTP pré- ou post-traitement, nombre de demi-journée par semaine) pouvant impacter l’évolution de la distance au TM6, la fatigue ressentie (FSS), l’activité physique (test de Ricci et Gagnon) et des scores globaux (physique et mental) du SF36 ont été étudiés. Pour l’âge, le coefficient de Spearman a été calculé, avec son intervalle de confiance à 95 %. Pour les autres facteurs, qui sont binaires, les 2 modalités ont été comparées par un test de Student en cas de normalités des données, ou de Mann–Whitney–Wilcoxon sinon. Nous avons considéré un seuil de significativité de 5 % pour toutes les analyses. Les analyses statistiques ont été réalisées avec le logiciel R version 4.0.5. L’analyse statistique a été réalisée par la cellule biostatistiques de la Délégation à la Recherche Clinique et à l’Innovation GHICL.
2.5 Cadre législatif
La nature des données recueillies respecte la cadre législatif soumis au respect de la méthodologie MR004 (hors loi Jardé). Cette étude rétrospective a fait l’objet de l’approbation préalable du comité d’éthique (CIER GHICL NoRNIPH-2021-28).
Il s’agit d’une étude réalisée sur des données rétrospectives. Chaque patient inclus dans cette étude a reçu une lettre d’information précisant la finalité du traitement des données, la nature des informations recueillies, le circuit des données, la durée de conservation de celles-ci et un rappel de ses droits. Cette lettre d’information a été envoyée par voie postale aux personnes participant à la recherche. Elle était accompagnée d’un formulaire d’opposition, que le participant pouvait renvoyer s’il souhaitait s’opposer à sa participation dans l’étude.
3 Résultats
3.1 Population
Les 72 patients ont suivi l’intégralité du programme de réadaptation physique à savoir un total 24 demi-journées avec un rythme de 2 (n = 30 ; 42 %) ou 3 venues (n = 42 ; 58 %) par semaine sur respectivement 12 et 8 semaines consécutives. Les caractéristiques démographiques de la population étudiée sont résumées dans le tableau 1. Dans notre population, 93 % étaient atteints de carcinome (majoritairement cancer du sein), 4 % de sarcome et 3 % d’un cancer hématopoïétique, 30 % étaient à un stade 4 métastatique (n = 22). Les différents types de cancer, ainsi que leurs traitements associés, sont résumés dans le tableau 1. Il est à noter que la prise en charge des patients pouvaient faire intervenir plusieurs lignes de traitements successifs.
Le programme de réadaptation physique débutait pendant la prise en charge thérapeutique (chimiothérapie, hormonothérapie, immunothérapie ou radiothérapie) pour 55 % des patients (HTP pré-traitement), alors que pour 45 % des patients, il était initialisé après traitement (HTP post-traitement) (Tab. 2).
Description de la population (n = 72) ayant suivie le programme de réadaptation physique.
Répartition du moment de la prise en charge en HTP en fonction du type de cancer.
3.2 Augmentation de la distance parcourue
On observait une amélioration significative de la distance parcourue en 6 minutes passant de 440 [367 ; 523] (med[IQR]) à 492 [423 ; 560] mètres soit une évolution médiane de 38 m [5 ; 97,5] (taille de l’effet = 0,51 ; p < 0,0001) entre le début et la fin du séjour de réentraînement à l’activité physique (Tab. 3). Tous les patients ont pu réaliser l’intégralité du test sans épisode de désaturation. Il n’y a pas eu de modification significative de la pression artérielle (systolique et diastolique) de la saturation, de la dyspnée et de la fatigue entre les examens réalisés en début et à la fin du séjour. Une légère augmentation de la fréquence cardiaque à la fin du test de marche à la sortie du programme AP a été retrouvée.
Évolution du TM6 entre le début (entrée) et la fin (sortie) de la prise en charge en HTP.
3.3 Augmentation de la pratique d’activité physique
Le score moyen du questionnaire de Ricci et Gagnon était déterminé avant et après le séjour de réentraînement. Il montrait une augmentation significative de la pratique l’activité physique avec des scores de 24 [18 ;29] à 28 [24 ;31] respectivement (taille d’effet = 0,5 ; p < 0,0001) (Med [IQR]), reflétant principalement une augmentation de la pratique de l’activité physique de loisir (Tab. 4). Au début du réentraînement à l’effort, 17 patients étaient considérés comme inactifs (score < 18) contre 4 à la fin du séjour.
Évolution de la pratique de l’activité physique (questionnaire de Ricci et Gagnon) entre le début (entrée) et la fin (sortie) de la prise en charge en HTP.
3.4 Diminution de la fatigue ressentie
Le score de fatigue déterminé par le FSS diminuait significativement passant de 4,3 ± 1,6 à 3,3 ± 1,4 (p < 0,0001) (M ± SD) après le séjour de réhabilitation, avec une évolution médiane de −1 et un intervalle de confiance IC95 de [−1,38 ; −0,53] (taille d’effet = −0,63 ; p < 0,0001) (Tab. 5).
Évolution de la fatigue ressentie (questionnaire FSS) entre le début (entrée) et la fin (sortie) de la prise en charge en HTP.
3.5 Amélioration de la qualité de vie
Les 8 dimensions de la qualité de vie liée à la santé ont été explorées au début et à la fin de la prise en charge en HTP cancérologie : l’activité physique, les limitations dues à l’état physique, la douleur physique, la vie relationnelle avec les autres, la santé psychique, les limitations dues à l’état psychologique, la vitalité et la santé perçue ainsi que les scores composites de santé physique et mentale. Les résultats sont présentés dans le tableau 6.
Nous avons observé une amélioration en moyenne de 4 points des 2 scores composites de santé physique et mentale entre le début et la fin du séjour de réadaptation à l’effort. L’évolution de 2 des items du score composite de santé physique étaient hautement significatifs : l’« activité physique » et les « limitations dues à l’état physique ». Ces résultats reflétaient d’une part l’augmentation de l’activité physique même pour des efforts intenses à vigoureux et une diminution des contraintes liées à l’état physique dans les activités quotidiennes et professionnelles. La dimension « douleurs physiques » à l’entrée et à la sortie semblait légèrement diminuée également. Concernant le score composite de santé mentale, les 4 dimensions étaient statistiquement significatives entre le début et la fin de réentraînement. En effet, on observait une augmentation du score « Vitalité » (***p < 0,0001) reflétant une diminution du sentiment de fatigue permanent. La dimension « Vie et relations avec les autres » était également significative avec une évolution de plus de 10 points, les relations sociales pourraient donc être moins impactées par les problèmes physiques et émotionnels à la fin du séjour. Le score « Limitations dues à l’état psychique » montrait une amélioration significative avec une diminution des répercussions de l’état psychique dans les activités quotidiennes et professionnelles. L’évolution du score « santé perçue » était hautement significative (***p < 0,0001). La santé globale serait perçue comme meilleure à la fin du programme d’APA.
Évolution de la qualité de vie (questionnaire MOS-SF36) entre le début (entrée) et la fin (sortie) de la prise en charge en HTP.
3.6 Le rythme des séances : élément contributif à l’amélioration de la qualité de vie ?
Nous avons recherché si certains facteurs pouvaient influencer les résultats précédents. L’augmentation de la distance de marche (TM6) ou de l’activité physique (score de Ricci et Gagnon), l’amélioration de la qualité de vie (score physique, mentale et santé perçue), la diminution de la fatigue ressentie, ne semblaient être conditionnées ni par l’âge (Tab. 7), ni par le sexe (Tab. 8), ni par le stade du cancer (localisé ou présence de métastase) (Tab. 9) ni par le moment du début du programme AP par rapport à la prise en charge thérapeutique du cancer (Tab. 10). Finalement, seul le nombre de séances par semaine (2 ou 3) pourrait impacter la qualité de vie explorée par le MOS-SF36 (Tab. 11) sans effet sur les capacités physiques ou la fatigue ressentie. Les patients ayant suivi le programme AP à un rythme de 2 venues par semaine s’amélioreraient davantage sur le score physique composite du SF36 ainsi que sur le score de santé globale par rapport à un rythme de 3 venues par semaine.
Corrélation de Spearman entre l’âge et l’évolution des différents paramètres étudiés.
Évolution des paramètres étudiés selon le sexe.
Évolution des paramètres étudiés selon la présence de métastase.
Évolution des paramètres étudiés selon le moment de prise en charge en HTP (pré- ou post-traitement).
Évolution des paramètres étudiés selon le nombre de séance de semaine.
4 Discussion
Dans cette étude, nous rapportons que le programme d’activité physique adaptée établi dans notre établissement chez les patients atteints de cancer permet d’améliorer leur qualité de vie, leur niveau de fatigue et leur capacité physique. Comme décrit, l’activité physique joue un rôle clé dans la prise en charge de la fatigue dans le cadre du traitement de cancer et de ses suites, et ce sans effets secondaires notables (Oberoi et al., 2018). L’efficacité de l’AP a surtout été démontrée précédemment pour les cancers du sein et de la prostate ; les résultats montrent une diminution approximative de 25 % du niveau perçu de fatigue, pouvant atteindre 35 % dans le cas du cancer sur sein (Cramp & Byron-Daniel, 2012 ; Fong et al., 2012 ; Mishra et al., 2012a, 2012b). Une revue systématique récente de Mustian et al. (2017) a identifié l’exercice comme l’intervention la plus efficace pour réduire la fatigue liée au cancer par rapport à l’intervention pharmaceutique ou à l’intervention psychologique seule (Mustian et al., 2017). Les éléments des programmes d’exercices efficaces identifiés par Mustian et al. (2017) étaient d’une durée moyenne de 14 semaines avec une durée moyenne de session de 60 minutes et comprenait des formes d’exercices aérobies, de résistance et mixtes. Dans notre programme, une diminution moyenne d’un point du score de fatigue FSS est observée, tous cancers confondus. Pour le FSS, quoique non spécifique du cancer, la différence minimale cliniquement importante (MID) a été établie entre 0,08 et 0,4 dans 3 pathologies (Rhumatisme articulaire, sclérose en plaque, lupus érythémateux disséminé (Nordin, Taft, Lundgren-Nilsson, & Dencker, 2016). Ainsi, l’évolution moyenne de −1 ± 1,7 du FSS (IC95 % = [−0,94 ; −0,33]) semble pertinente pour juger de la diminution du niveau de fatigue ressenti par les patients. Nous observons également un bénéfice en terme de capacité fonctionnelle de notre programme d’AP avec une augmentation médiane de 38 m au TM6. Le TM6 permet d’évaluer la capacité d’exercice fonctionnelle d’un individu à un niveau d’activité physique sous-maximal. La différence minimale importante dans le TM6 a traditionnellement été estimée à 54 m (avec limites de confiance de 95 % soit de 37 à 71 m) (Redelmeier, Bayoumi, Goldstein, & Guyatt, 1997). Plus récemment, dans la réadaptation pulmonaire (BPCO ou pneumopathie interstitielle) des distances plus faibles (35 et 31 m réciproquement) ou un pourcentage de progression de 10 % plutôt qu’une distance en mètre ont été suggérés pour considérer la MID (Puhan et al., 2008). Dans le cancer, aucune MID n’a encore été établie. L’amélioration de la capacité fonctionnelle observée ici est concordante avec les résultats de la méta-analyse de Knols, Aaronson, Uebelhart, Fransen, & Aufdemkampe (2005) visant à évaluer l’efficacité de l’exercice pour améliorer le niveau de fonctionnement physique et le bien-être ; ou avec la revue Cochrane (Mishra et al., 2012b) portant sur 56 études cliniques randomisées qui montrent que l’AP améliore les capacités fonctionnelles, notamment les capacités d’endurance. Nous observons également une amélioration globale de la qualité de vie entre le début et la fin de notre programme AP. Les différentes méta-analyses menées à partir d’études d’intervention montrent toutes un bénéfice des programmes d’AP pratiqués régulièrement sur la qualité de vie globale des patients atteints de cancer, que les programmes soient initiés pendant les traitements ou en post-traitements (Mishra et al., 2012a, 2012b). Les résultats disponibles concernent dans la grande majorité des cas les femmes traitées pour un cancer du sein. La diversité des programmes d’AP proposés dans les études ne permet pas aujourd’hui de définir les caractéristiques d’un programme optimal. Néanmoins, la durée du programme d’intervention (> 8 ou même > 18 semaines selon les méta-analyses) apparaît optimiser les bénéfices sur la qualité de vie globale. L’intensité de l’activité aérobie semble également avoir une influence, certaines méta-analyses mettant en avant une efficacité pour des activités supérieures à 3–4 MET (Stout, Baima, Swisher, Winters-Stone, & Welsh, 2017). Des techniques plus douces (yoga, etc.) semblent néanmoins pouvoir apporter un effet bénéfique (Shneerson, Taskila, Gale, Greenfield, & Chen, 2013). Dans leur méta-analyse, Friedenreich et al. (2020) établissent une courbe dose-réponse visant à déterminer la relation entre l’intensité de l’AP et la mortalité post-cancer, à partir des données issues des études se focalisant sur le cancer du sein. Ainsi par rapport à l’absence d’AP, 5, 10, 20, 30 et 65 MET.h par semaine réduirait la mortalité toutes causes confondues de respectivement 22, 43, 59, 69 et 108 % (Friedenreich et al., 2020). Ainsi, Lee (2019) ont suggéré que la quantité et l’intensité d’activité physique chez les patientes atteintes d’un cancer du sein devraient être supérieures aux recommandations actuelles (150 minutes par semaine d’AP modérée à vigoureuse) et que les recommandations devraient être portées à 300 minutes par semaine d’activité physique d’intensité modérée (Lee, 2019). Notre programme d’AP regroupe à la fois des exercices aérobies et de renforcement musculaire ainsi que des activités plus ludiques avec une intensité compris entre 3 et 8 METs pour chaque activité. L’intensité d’activité physique, bien qu’il s’agisse d’une estimation, aux alentours de 20 à 30 MET.h par semaine répondrait à cette recommandation.
Nous avons finalement recherché si certains facteurs pouvaient rendre compte des bénéfices du programme AP. Ni l’âge, ni le sexe, ni la présence de métastase, ni la chronologie du début du programme ne semble impacter les paramètres étudiés. Les résultats sont en accord avec la littérature indiquant que l’AP serait bénéfique qu’elle soit initiée au cours ou après le traitement (Mishra et al., 2012a, 2012b), à tous les stades du cancer (Cole, Scialla, & Bednarz, 2000) quel que soit le genre homme ou femme (Friedenreich et al., 2020). Seul le rythme des séances pourrait modifier les résultats obtenus dans 2 composantes du questionnaire de qualité de vie. Les patients ayant suivi le programme AP à un rythme de 2 venues par semaine s’amélioreraient davantage sur le score physique composite du SF36 ainsi que sur le score de santé globale par rapport à un rythme de 3 séances par semaine. Cependant, il est à noter que le nombre de séances du programme AP est le même dans les 2 groupes à savoir 24 demi-journées. L’American College of Sports Medicine recommande une fréquence d’entraînement de 2 à 3 fois par semaine pour les sujets sains non entraînés ce qui pourrait s’apparenter à un entretien de la condition physique et 3 à 4 fois par semaine pour les personnes de niveau entraînement intermédiaire correspondant à un développement de la condition physique (American College of Sports Medicine, 2009). Notre population est difficilement assimilable à une population saine, plus fatigable, non entraînée souvent déconditionnée, ayant des contraintes de rendez-vous médicaux supplémentaires. La fréquence de 2 venues par semaine permettrait une imprégnation dans le temps plus long (12 semaines vs. 8 semaines) et/ou un temps de récupération personnelle entre 2 séances plus important selon leur fatigabilité. Des études spécifiques seraient nécessaires pour répondre à cette question.
Néanmoins, notre étude souffre de nombreux biais. Le MOS-SF36 et le FSS sont des questionnaires auto-administrés et ne permettent pas de nous affranchir des biais de désirabilité sociale ou de stéréotypes. L’absence de groupe n’ayant pas participé au programme AP limite l’interprétation de nos résultats. En effet, nous étudions l’évolution des paramètres avant/après uniquement dans la population entraînée sans comparaison à un groupe sans activité physique. Notre effectif est faible et certains types de cancer sont sous représentés, ainsi nous n’avons pu déterminer les bénéfices de l’AP en fonction du type de tumeur maligne mais dans le cancer tout type confondu. Notre programme n’était pas standardisé mais personnalisé aux besoins et limites de chacun, nous avons cherché à valider l’intérêt d’un programme APA dans sa globalité sans chercher à déterminer si tel ou tel exercice permettait d’expliquer les bénéfices retrouvés. De nombreux intervenants (EAPA, Kinésithérapeutes, diététiciens) étaient impliqués dans cette prise en charge introduisant un biais d’intervention. D’autre part, nous n’avons pas évalué la rémanence des effets bénéfiques de l’AP dans le temps. Certaines études suggèrent une persistance de l’amélioration des capacités physique et de la qualité de vie à 6 mois et 1 an chez les patients atteints de cancer du sein (Carayol et al., 2019) ou d’autres tumeurs malignes (De Backer et al., 2008) suite à un programme AP supervisé. Des études sont nécessaires afin de continuer à explorer l’impact bénéfique de l’AP à long terme chez les patients atteints ou guéris d’un cancer.
En conclusion, nous avons pu établir que notre programme d’AP (24 demi-journées) qui englobe des activités physiques mixtes et ludiques permettait une amélioration globale des capacités physiques, de la qualité de vie et de la fatigue ressentie, et ce dans une population hétérogène atteinte de différents types de tumeurs malignes. Notre programme d’HTP vient ainsi renforcer l’offre de soins de support encore trop rare en cancérologie.
Remerciements
Service cancérologie CHU Brest et Clinique Pasteur Brest.
Annexe A Exemple de planning d’un séjour HTP 3x par semaine
RE : Réentraînement à l’effort ; RM : Renforcement musculaire sur machine ; TEST RM : test de répétition sous-maximal
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Citation de l’article : Ralec C, Creff L, Verdun S, Buyse M, & Bouée J-B (2023) Mise en œuvre d’un programme d’activité physique adaptée chez les patients atteints de cancer : amélioration de leur qualité de vie, de leur fatigue et de leur capacité physique. Mov Sport Sci/Sci Mot, 119, 61–73
Liste des tableaux
Description de la population (n = 72) ayant suivie le programme de réadaptation physique.
Répartition du moment de la prise en charge en HTP en fonction du type de cancer.
Évolution du TM6 entre le début (entrée) et la fin (sortie) de la prise en charge en HTP.
Évolution de la pratique de l’activité physique (questionnaire de Ricci et Gagnon) entre le début (entrée) et la fin (sortie) de la prise en charge en HTP.
Évolution de la fatigue ressentie (questionnaire FSS) entre le début (entrée) et la fin (sortie) de la prise en charge en HTP.
Évolution de la qualité de vie (questionnaire MOS-SF36) entre le début (entrée) et la fin (sortie) de la prise en charge en HTP.
Corrélation de Spearman entre l’âge et l’évolution des différents paramètres étudiés.
Évolution des paramètres étudiés selon le moment de prise en charge en HTP (pré- ou post-traitement).
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