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Les Jeux Olympiques d’hiver d’Albertville 1992 : des Jeux aux accents européens

The 1992 Albertville Winter Olympics: a Games with a European overtones

Doctorant, UFR STAPS, Université de Reims Champagne Ardenne (URCA), Laboratoire Performance Santé Métrologie Société – PSMS EA 7507, Reims, France

^* Auteur correspondant : florent.lefevre11@gmail.com

Reçu : 4 Mars 2023
Accepté : 21 Décembre 2023

Résumé

Les Jeux Olympiques d’hiver d’Albertville en 1992 ont eu un partenaire institutionnel méconnu : la Communauté européenne (CE). En effet, la CE a décidé de s’associer aux Jeux Olympiques de 1992 afin de promouvoir efficacement l’idée européenne. Il ne s’agit pas pour la CE d’instrumentaliser le sport et l’Olympisme à des fins politiques, ni de remplacer le chauvinisme national par le chauvinisme européen¹. L’année 1992 sera proclamée par le Parlement européen comme l’« Année olympique européenne ». Les Jeux Olympiques d’hiver et d’été de 1992 sont pour la dernière fois organisés la même année. Ces deux évènements sont organisés en Europe, à Albertville et Barcelone, et vont rajouter une symbolique à l’année 1992 pour le vieux continent. En effet, le traité de Maastricht qui fonde l’Union Européenne est signée le 7 février 1992 et marque cette année du sceau européen. La CE décide alors de se saisir des Jeux Olympiques de 1992 pour mettre en place un véritable programme olympique européen. L’initiative de la Communauté européenne dans l’univers des Jeux Olympiques présentait des risques très importants de critiques et elle sera accusée d’ingérence politique et d’intervention contraire à l’esprit de la Charte olympique. En effet, le CIO peut voir cette prise de position comme une rupture avec l’apolitisme affiché de l’Olympisme. Par ailleurs, pour certains CNO, notamment britanniques, la position de la Communauté européenne s’apparente à une forme de propagande voir de manipulation des valeurs olympiques. Le but est d’étudier, le programme olympique européen qui est alors mis en place lors des Jeux d’hiver. En effet, la CE va octroyer son patronage aux Jeux d’hiver d’Albertville ainsi que des subventions au comité d’organisation des Jeux Olympiques (COJO) d’Albertville en contrepartie d’avoir une présence communautaire. Par ces actions, la CE ne recherche pas de retombées économiques mais simplement des retombés symboliques pour promouvoir l’idée de l’intégration européenne. Il s’agira aussi questionner l’historique des relations entre la CE et le Mouvement olympique.

Abstract

The 1992 Albertville Winter Olympic Games had a little-known partner: the European Community (EC). In fact, the EC decided to associate itself with the 1992 Olympic Games in order to effectively promote the European idea. It was not the EC’s intention to use sport and Olympism for political ends, nor to replace national chauvinism with European chauvinism¹. The European Parliament proclaimed 1992 the "European Olympic Year". The 1992 winter and summer Olympic Games were held for the last time in the same year. These two events were organised in Europe and added a symbolic dimension to 1992 for the old continent. The Maastricht Treaty, which founded the European Union, was signed on 7 February 1992, marking the year with the European seal. The EC decided to take advantage of the 1992 Olympic Games to set up a truly European Olympic programme. The European Community’s initiative in the world of the Olympic Games presented considerable risks of criticism and it would be accused of political interference and intervention contrary to the spirit of the Olympic Charter. The aim was to study the European Olympic programme that was put in place during these Winter Games. In fact, the EC was going to grant its patronage to the Albertville Winter Games as well as subsidies to the Albertville OCOG in return for having a Community presence. Through these actions, the EC is not looking for economic spin-offs but simply symbolic spin-offs to promote the idea of European integration. It will also look at the history of relations between the EC and the Olympic Movement.